Cartes sur table

Le Plume : département des cartes et plans

04 février 2006

Un lac ?

Première nouvelle entrée de ce weblog depuis son aménagement ici - sur son principe, voir la première entrée, que j'a transférée depuis 20six. Je le concevais à l'origine comme à peu près hebdomadaire mais le moins qu'on puisse dire est que ce rythme n'a pas été tenu. Il est vrai que, alors que je transporte ma collection de photos en permanence avec moi (sur le disque de l'ordinateur portable), c'est loin d'être le cas de ma carthotèque. Du coup, écrire une entrée ici suppose que je sois chez moi avec du temps pour scanner et un minimum d'inspirations, condition qui sont loin d'être toujours réunies.

Voici en tout cas un bout de carte qui me pose problème : pour bien des cartes, j'ai une idée (vraie ou fausse) du paysage qui lui correspond et là, je n'y arrive pas. Du tout. Pas la moindre idée de ce que ça peut donner.


Carte internationale du monde 1/1 000 000, feuille ND-33 (N'djamena), IGN, 1969.
Taille originale de l'extrait : 11,5cm, soit 115km.
Centre de l'image : 13°11'N, 14°56'E.

Il s'agit de l'extrémité Est du lac Tchad, juste au nord de N'djamena ; le fleuve qui se jette dans le lac en bas à gauche est le Chari, qui marque la frontière entre Tchad et Cameroun. Les teintes jaunes marquent les zones ensablées.

Alors, à quoi ça ressemble ? Une vaste plage à marée basse ? Un champ de dunes ennoyées ? Des cartes plus récentes laissent d'ailleurs penser que de lac réellement en eau, il ne reste guère aujourd'hui que la zone bleu uni où sont les lettres A et D de « lac Tchad. »

Il y a toujours de l'histoire dans la géographie : pour les colonisateurs de l'époque du scramble - les années 1880 - le lac Tchad était une véritable méditerrannée africaine, et un domaine colonial qui n'y aurait pas accès serait condamné à un irrémédiable enclavement. C'est pourquoi qutre États post-coloniaux se le partagent, Niger, Tchad, Nigéria et Cameroun trace de la véritable coursent que se livrèrent Anglais, Français et Allemands vers ses rives. Pour réaliser sans doute, à peine y étaient-ils arrivés, que ce n'était peut être pas la peine de courrir pour ça.

Dans les vastes débats que l'on entend de ci, de là, sur la colonisation, on oublie généralement ceci : que la colonisation de l'Afrique a été décidée sur des coins de table, par de petits groupes en marge des cabinets gouvernementaux, sur la base d'informations imprécises et dans des buts mal définis. Ce n'est qu'après coup que les gouvernements ont récupéré le bébé et se sont posé la question de savoir ce qu'il fallait en faire...

2 Commentaires :

Anonymous Anonyme a dit...

je viens d'aller faire un tour sur google earth. et je découvre une région que je ne connaissais pas. quant au débat sur le côté positif de ...
au secours la droite est toujours là

16/2/06 20:13  
Blogger Le Plume a dit...

tiens, je n'avais pas pensé à regarder ça sur google earth... à titre indicatif, pour avoir à peu près le même cadrage : vue centrée su 13°11'N, 14°45'E, élévation de l'œil 100km.

la photo satellite ne nous aide pas tant que ça à comprendre le paysage, si ce n'est que la végétation acquatique indiquée sur la carte n'est pas de l'ordre de deux nénuphares dans la marre du poisson rouge : c'est le suddh, qui forme une masse compacte rendant impossible toute navigation.

Quand au débat que tu dis, c'est effectivement pitoyable.

16/2/06 21:03  

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