Cartes sur table

Le Plume : département des cartes et plans

24 avril 2005

Kyoto

Histoire d'acompagner ma série d'entrées sur le Japon en général et Kyoto en particulier, un petit extrait de la carte de Kyoto offerte par l'office du tourisme. Il s'agit du sud-est du centre ville,avec la gare et les quartiers de Shimogyo et Nakagyo sur la rive droite de la Kamo et Gion sur l'autre rive.


Tourist map of Kyoto Nara, 1:24 000, JNTO 1998.
Taille originale de l'extrait: 12,5cm soit 3km.
Centre de l'image : environ 35°00,8' N, 135°46,5' E.

n y voit le quadrillage parfait d'une ville à la chinoise se distordre et disparaître au contact de la montagne. On y voit les innombrables temples, autels, musées, parcs, de cette partie de Kyoto - le Sanjsangendo, par exemple, en bas, à peu près au centre, qui abrite mille et une statues de la déesse Kannon. On y voit aussi le quartier où vit l'ami cher qui est parti vivre là bas il y a plus de douze ans maintenant.

Voilà. C'est malin. J'ai envie d'y aller maintenant.

02 avril 2005

Marine

Voilà un moment que je n'avais pas alimenté cette rubrique. Non que les cartes ne m'intéressent plus... Mais voilà, j'avais très envie de mettre un fragment de carte marine, et mes cartes marines étaient restées à bord. Je les ai ramenées lundi dernier et... voilà :


Carte du SHOM n° 7095 S : Baie de Morlaix, de l'île de Batz à la pointe de Primel.
Taille de l'extrait : 16,4cm soit 3,3km.
Centre de l'image : 45°41'N, 3°52'W.

Un tout petit morceau d'une carte très détaillée, celle qui couvre l'entrée de la baie de Morlaix. J'avais donné quelques photos de cette zone, je crois. Ce sera le prétexte à détailler un peu ce qu'on trouve sur une telle carte.

Une carte marine tente de rassembler toutes les informations utiles à la navigation. Sa légende est donc complexe ; d'ailleurs, elle figure dans un ouvrage séparé d'une centaine de page, l'ouvrage 1D du service hydrographique et océanique de la marine (SHOM).  Quelques éléments tout de même :

  • les couleurs : les terres émergées apparaissent en sépia, avec des courbes de niveaux ; l'estran (zones couvertes par les plus hautes mers et découvertes par les plus basses) en gris-vert, les eaux peu profondes (ici, moins de 10m) en bleu, le reste de la mer, en blanc.
  • les altitudes et profondeurs : sur les terres émergées, on a affaire à des altitudes, indiquée en caractères droits en utilisant le référentiel des altitudes utilisé par l'IGN, qui correspond, pour simplifier, au niveau moyen de la mer. Exemple, l'île Stérec, en bas à droite, culmine à 33m. Toutes les autres mesures sont des sondes, notées en caractères inclinés ; elles indiquent la hauteur d'eau par rapport au niveau de la plus basse mer théorique possible, le « zéro des cartes, » données en mètres et décimètres : une sonde à 10,40m en dessous du zéro hydrographique sera notée 114. En ce qui concerne l'estran ou des roches découvertes à marée basse, les sondes sont soulignées pour exprimer qu'elles doivent se compter au dessus et non au dessous du zéro hydrographique. Tout à fait en bas à droite de l'extrait, on a une sonde découvrante de 3,30m : 33. Un copain s'était joliment tanké un banc de sable pour n'avoir pas vu le souligné... Par ailleurs, lorsqu'une sonde est inscrite à côté du point qu'elle mesure, dans le cas d'une roche par exemple, elle est indiquée entre parenthèses.
  • les marques de balisages : Toutes les bouées, perches et tourelles sont portés sur les cartes par un signe caractéristiques du type de balise correspondant. Par exemple, les rectangles noirs surmontés d'un triangle sont des tourrelles latérales tribord (vertes surmontées d'un cône dans la réalité).
  • les phares sont représentés par une petite étoile affublée d'une sorte de flame violette. Il y en a deux ici, dans le bas de l'extrait, l'île Louet et l'île noire. Ils sont accompagnés de leurs principales caractéristiques, ainsi, pour l'île noire : « Oc (2) WRG.6s15m11/8M ». En bon français : Deux occultations sur un cycle de 6 secondes (autrement dit deux extinction, le phare étant allumé le reste du temps) ; feu blanc, rouge ou vert suivant d'où on le regarde ; foyer à 15m au dessus de la haute mer moyenne, visible si le temps le permet à 18 milles nautiques (pour le blanc) et 11 milles (pour le rouge et le vert). Les secteurs colorés sont indiqués en pointillés sur la carte.
  • des indications de navigation et en particulier des alignements. Ainsi, le trait noir presque vertical qui passe entre l'île ricard et l'île aux dames représente le grand chenal : c'est la route que l'on suit en gardant le phare de l'île Louet alligné sur le phare de la Lande, sur la terre ferme, plus au sud. Juste à l'ouest de Ricard, une succession de segments marqué A, B et C donne un autre chenal, plus compliqué à suivre mais plus profond.

À bien y regarder on verrait d'autres choes encore : des repères renvoyant à un tableau des courrants de marées, des indications de réserves ornithologiques, des marquages de mouillages recommandés... Sans compter les têtes de roche, émergées ou non, les épaves...

Ah, oui, un truc qui troube généralement le terrien : en principe, une carte marine n'a pas d'échelle. En effet, en projection de Mercator, l'échelle n'est pas identique du nord au sud de la carte. Pour mesurer une distance, on la relève au compas à pointe sèche et on la reporte sur l'échelle des lattitude, sur un des bords latéraux de la feuille, à la hauteur à laquelle on fait sa mesure. Une minute de degré le long d'un méridien étant par définition un mille nautique, on a tout de suite le résultat... Évidemment, pour une échelle aussi grande, le scrupule est superflu : l'erreur serait si mes calculs sont bons de 4 pour 1000 entre le bord nord et le bord sud de la carte... Mais n'empêche, il n'y a pas d'échelle autre que celle des lattitudes.

Il y en a de l'info là dedans pour celui qui sait la lire !